Le thème d’une histoire, l’auteur et la manifestation consciente

Récemment, j’ai lu un livre sur l’écriture et cela m’a ouvert les yeux sur ce qu’est le thème d’une histoire (roman, mais pas que) alors j’ai eu envie de partager avec vous mes découvertes et mes réflexions, pas seulement sur les histoires que j’écris mais aussi et surtout sur qui je suis. Si pendant longtemps je pensais que l’on devait séparer l’artiste de l’oeuvre, je pense que c’est un peu plus complexe à présent. N’empêche qu’un artiste peut être une personne horrible et que son oeuvre peut tout de même nous apprendre beaucoup et nous amener à réfléchir. Vous allez le voir au cours de la lecture de cet article, à certains égards et pour certaines personnes je peux être qualifiée de personne horrible, mais nous sommes tous et toutes le méchant de quelqu’un d’autre.

Le thème :

J’ai lu Inside Story : le travail sur l’arc transformationnel de Dara Marks. (lien d’affiliation Amazon) C’est un excellent livre qui coûte 25€ mais franchement c’est un tarif plus que correct pour tout ce qu’il contient. Je ne vais pas vous parler de tout ce que l’on trouve dans ce livre car le travail sur l’arc narratif n’est pas le sujet du jour et que bien des auteurs en déjà parlés à de trop nombreuses reprises. En revanche, le thème d’une histoire cela est bien plus difficile à cerner.

Le thème c’est ce qui donne à l’histoire tout son sens. Ce sont les valeurs du personnage, celles de l’histoire, les votre, c’est le message que l’on véhicule. Si l’intrigue correspond au problème de votre personnage, le thème c’est ce qui permet au lecteur de comprendre le pourquoi du comment. Pourquoi il y a ce problème, pourquoi est-ce que le problème est traité avec CE personnage, pourquoi le personnage fait CES actions.

Pour Dara Marks le thème « représente la vision et les valeurs de l’auteur ainsi que son point de vue personnel. C’est le seul aspect de l’histoire qui permet à l’auteur de développer un arc de personnage fort et significatif. » Le ton est donné.

Pour avoir une histoire qui impactante, il faut un thème. Je vois souvent de nombreux auteurs et autrices dirent qu’il n’y a pas de thème dans leur histoire ou chercher un thème avant de développer leur histoire. Rassurez-vous pendant longtemps je pensais cela aussi. Je m’épuisais à chercher LE THEME qui pourrait faire toute la différence alors qu’en vérité le thème ne se trouve pas ainsi.

Sachez que si vous écrivez une « bonne histoire », il y a forcément un thème. Il serait fort étonnant que vous écriviez des histoires sans avoir aucun point de vue sur ce que vous écrivez. A moins que vous ne soyez une IA, vous êtes un être doté d’un passé, de croyances, de réflexions sur le monde, d’idées… Donc lorsque vous écrivez cela se ressent d’une manière ou d’une autre, au moins inconsciemment. Vous avez forcément un point de vue sur l’amour, sur l’humanité, la politique, la religion, le féminisme, la sexualité et tout un tas d’autres concepts. Ce sont ces concepts qui sont les thèmes, mais c’est surtout votre vision de ces concepts car nous avons TOUS un point de vue sur le monde. Ce sont nos croyances et elles se retrouvent dans nos romans.

Votre intrigue :

Je pense que le mieux et c’est aussi ce que conseille Dara Marks, c’est de partir de votre intrigue, de votre idée d’histoire et de creuser en vous pour savoir ce que vous pensez de cela. De faire la liste de tout ce que vous pensez de ce sujet, de ce problème, de ce concept. De creuser au fond de vous et de ne pas vous contenter des poncifs et des idées de bases.

Prenez l’idée de votre histoire et chercher toutes les choses auxquelles elle réfèrent pour VOUS !

Récemment, j’écrivais ma novella sur un thème très précis : l’adultère. Enfin, au début ce n’était pas l’idée qui m’est venue en tête. Je ne me suis pas réveillée un matin en me disant : Tiens et si j’écrivais sur l’adultère et l’infidélité. Non, je me suis réveillée avec en tête l’idée qu’une jeune femme était retrouvée pendue et je me suis demandée : qu’est-ce qui t’a amené là ? Pourquoi tu es morte ? C’est quoi ta vie ? C’est quoi ton histoire ? Comment ça se fait que tu sois morte de cette façon et pas d’une autre ? Alors rapidement, j’avais un « nom » Bonnie. Bonnie avait une vie, des amis, une famille, un petit-ami et plus exactement Bonnie était la maîtresse d’un homme marié. BINGO ! On partait sur une histoire policier/thriller psychologique, bref quelque chose en lien avec un meurtre et un triangle amoureux. Qui dit triangle amoureux, dit amour, qui dit amour dit …

Qu’est-ce que TU penses de l’amour ? Qu’est-ce que tu penses de la fidélité ? Qu’est-ce que tu penses de l’infidélité ? C’est quoi pour toi l’adultère ? C’est quoi être la maîtresse de quelqu’un ? Puis, je me demandais : Qu’est-ce que la société pense de l’infidélité ? Quel est le point de vue moral/légal de l’infidélité dans la société où tu vas poser ton histoire ? Est-ce que tu es d’accord avec les AUTRES ? Quelles sont TES nuances ?

Le bien VS le mal

Autant vous le dire tout de suite, je n’ai jamais adhéré à la vision du bien et du mal. Je crois et j’ai toujours cru que la morale est une chose, mais que respecter la loi est souvent meilleur que de respecter la morale. La morale étant personnelle alors que la loi vise, en général, au bien commun. (Evidemment, il y a des ambiguïtés, des subtilités, des nuances, on est pas là pour une thèse de doctorat sur ma vision du bien et du mal, de la loi, etc) Alors, pour moi, cela a toujours été plus simple de ne pas condamner mes personnages (et les gens en général) sans explorer leur histoire. Je crois qu’en tant qu’auteur et autrice, nous ne devons pas nous contenter d’une vision manichéenne de la vie ! Les humains ne sont pas GENTILS/MECHANTS. C’est notre devoir de fouiller et d’explorer au delà des « évidences » et des pensées toutes faites.

Les recherches :

L’infidélité est quelque chose qui semble « mal », « immorale », « pas gentil ». Pour préparer cette histoire, je me suis plongée dans pas mal de commentaires Reddit et j’ai vu que pour beaucoup si une personne (surtout les femmes d’ailleurs) couche avec une autre qu’elle sait être en couple c’est une « salope/salaud », « une traînée/connard », « un/e moins que rien », une « non-féministe » (si c’est une femme), qu’elle/il est « aussi » et même « plus coupable » que le gars/la nana. Je vous assure que dans la majorité des commentaires, il n’y a pas vraiment de nuances ou de bienveillances, pas même la moindre tentative de compréhension et seulement une condamnation. Certains comparaient même cela à être complice de crime, de terrorisme, de meurtre, de braquage de banque. Et je vous assure que les commentaires au sujet des femmes qui couchent avec des hommes en couple sont les plus vindicatifs et virulents, là où j’ai trouvé un peu de nuances chez les hommes qui couchent avec une personne en couple, il n’y en a presque pas pour les femmes. Comme mon histoire se base sur une femme, j’ai donc décidé d’explorer encore plus les commentaires qui traitent des femmes.

Ces « autres » femmes sont majoritairement vue comme des moins que rien. On leur souhaite les pires tourments, la mort et les 7 cercles de l’enfer ne seraient pas assez pour expier leurs « crimes ». Alors, j’ai beaucoup réfléchis à ce que MOI, je pensais de tout cela. Comme j’avais déjà pris soin d’explorer mes idées sur la question, je savais déjà en lisant tous les commentaires que je n’étais pas d’accord avec la majorité d’entre eux. Déjà, je pense sincèrement qu’un attentat terroriste ou un génocide est PIRE qu’une coucherie/tromperie. Sans minimiser les conséquences de l’infidélité sur la personne qui la subie, je crois qu’on devrait faire attention à ce à quoi on compare les événements, ne serait qu’en respect pour les victimes des génocides et des crimes terroristes.

J’ai fait ces recherches pour avoir l’avis d’autres personnes. Parce que oui, le thème part de notre point de vue, mais je crois aussi qu’il faut se confronter à d’autres points de vue pour mieux comprendre le sien, pour le nuancer, pour comprendre également les personnages. Notre héros va porter notre point de vue, mais le héros n’est pas tout seul dans l’histoire. Il y a l’antagoniste ou l’antagonisme, bref ce qui s’oppose à votre héros. Il faut bien chercher à comprendre cet antagoniste, à voir le monde à travers ses yeux également. C’est pourquoi je vous encourage à faire preuve d’ouverture d’esprit, de compréhension et de curiosité.

J’ai mon point de vue sur l’infidélité, je l’avais déjà exploré, donc en lisant les commentaires ce que je cherchais c’était à comprendre le point de vue des autres. Traiter une femme de salope c’est bien joli, mais ça ne révèle pas pourquoi on pense qu’elle en est une. C’est ce que je cherchais à comprendre. Je voulais mettre en relief les blessures des gens. Après tout si on compare une tromperie à un crime contre l’humanité ce n’est pas anodin. C’est que dans le passé de ces personnes il y a des raisons « valables » (on y reviendra) de croire cela. Je pense qu’aucun enfant n’est venu au monde en se disant : si mon copain me trompe c’est pareil que s’il allait tuer des milliers de personnes qui sont pas d’accord avec ses croyances. Je ne sais pas vous, mais je n’ai jamais vu un enfant avoir une telle opinion en venant au monde, c’est donc qu’il y a des RAISONS pour penser cela. A nous auteur et autrice de les découvrir pour construire de BONS personnages. C’est là que la manifestation consciente prend le relais et que je suis contente de suivre des formations sur le sujet.

AVANT DE CONTINUER :

Attention, je ne cherche pas à faire un plaidoyer pour l’infidélité, juste à vous montrer le fonctionnement du thème et comment construire une bonne histoire. J’ai bien conscience que je vais tenir des propos qui vous heurter et blesser certaines personnes, que bon nombreux d’entre vous ne seront pas d’accord avec mes idées. Sachez que je respecte les vôtres, que je respecte votre point de vue et votre vision du monde, je vous demanderez donc d’en faire autant et de cherchez à comprendre les choses en dehors des préconçus.

L’explication par la manifestation consciente :

Si vous avez suivi mes dernières publications, vous savez que je suis les formations de Medaleina sur le LOVE MINDSET et sur la Manifestation consciente (liens d’affiliation). Vous savez également que cela m’apprend beaucoup sur moi, mais je vais vous montrez comment cela m’a servi pour explorer le thème de ma novella, m’aider à aller plus loin dans mes réflexions sur l’histoire et surtout comme cela m’a aidé à mieux me comprendre.

Cette histoire sur l’infidélité n’est pas sortie de nulle part. Navrée, mais je dois être honnête, elle puise ses racines dans ma propre vie. Quand j’ai eu cette idée de triangle amoureux, cela m’a donné à réfléchir sur ce que je pensais de l’infidélité, mais aussi sur mon HISTOIRE avec ce thème et sa relation avec ma VISION de l’amour, car c’est lié. Pour rappel des étapes de la manifestation consciente :

Attendez, cela va être plus clair dans peu de temps. Il y a quelques paragraphes, je vous disais que les personnes avaient des raisons valables d’associer l’infidélité à un crime et cela vient de leur passé. Ces personnes ont sûrement été victime d’infidélité, peut-être leur parent l’ont subi et cela a pu déchirer le couple parentale, causer des traumatismes chez le jeune enfant qu’il ou elle était à ce moment-là. Il en va de même pour les personnes qui trouvent que l’infidélité n’est pas grave, c’est que dans le passé, dans nos croyances cela n’est pas jugé comme problématique. Autant vous le dire tout de suite personne n’a raison, personne n’a tort sur ce sujet. Si en revanche, pour ce sujet et pour tous les autres, en tant qu’auteur ou autrice vous vous contentez de chercher une vision manichéenne de : la femme bafouée est la victime, l’autre femme est une salope sans creuser, sans chercher d’explication, sans nuancer, sans bâtir un passé aux deux femmes (et à l’homme évidemment et oui, je reprends les personnages de mon roman fatalement vous devrez adapter à votre histoire) qui explique leur point de vue, et bien épargnez vous d’écrire un roman, allez cracher sur les gens sur Reddit car votre roman ne vaudra pas un pet de lapin.

Mon histoire avec l’infidélité

comment ça me sert comme thème

et introspection

Pour que vous puissiez bien comprendre l’importance de la manifestation et l’exploration de VOTRE point de vue sur un thème, je vais partir de ma novella et de mon point de vue sur l’infidélité et sur mon HISTOIRE.

J’avais cette idée d’une femme morte, surement assassinée si j’en croyais ma vision de la scène (je visualise beaucoup mes romans), elle était jeune (20-30 ans), elle était jolie (de son vivant), elle était amoureuse, elle avait une vie. Mais surtout, elle était en couple avec un homme marié et père d’un bébé d’un an. J’aurais pu imaginer Bonnie avec n’importe quelle autre histoire. Sauf que depuis quelques semaines, je travaille sur le LOVE MINDSET parce que j’ai beaucoup souffert en amour et que j’ai envie de vivre une relation épanouissante heureuse et saine. C’est donc assez logiquement que cela se retrouve dans mes idées d’histoire, puisque ce sont mes réflexions/aspirations du moment.

Dans le programme LOVE MINDSET, on dresse le portrait de la relation « idéale » et de la personne « idéale », on creuse également nos croyances limitantes sur l’amour. Et ça serait manquer d’honnêteté que de dire que je n’avais pas entendu le terme infidélité dans le programme, mais j’ai fait ce que je fais toujours très bien quand quelque chose me dérange : je fous la poussière sous le tapis et je ferme la porte de la pièce où se trouve le dit tapis. Rien à voir, passez votre chemin messieurs, dames. Alors voilà que quelques semaines plus tard, mon subconscient m’apporte cette idée de novella. Croyez-moi votre subconscient est très doué pour ouvrir la porte et soulever le tapis et vous envoyez la poussière en pleine tronche.

Du coup, j’ai exploré ce que signifier l’infidélité pour moi. J’ai fait la liste des croyances que j’avais à ce sujet (les hommes sont tous infidèles, les relations parfaites n’existent pas, les hommes qui réussissent ont forcément une maitresse, aucune relation n’est parfaite, coucher n’est pas tromper, aimer quelqu’un d’autre que sa conjointe c’est tromper, on ne peut pas tout avoir dans la vie… Bref, vous voyez le genre). Sauf que je n’en suis pas restée là. J’ai également cherché mon histoire avec l’infidélité. J’ai vu ce que j’avais toujours refusé de voir : J’ai été trompé par toutes les personnes avec qui j’ai été en couple ! Pas qu’il y en ait eu des dizaines, mais chacune des mes relations a été ponctué par de l’infidélité et de la part de mon ou ma partenaire.

J’ai aussi été l’autre femme (sans le savoir ou en le sachant des années après), mais au moment de l’histoire je l’ignorais. Seulement, je ne me suis jamais excusée d’avoir été l’autre femme. Notamment dans l’une des relations, j’ai rencontré celle qui a été trompée quelques années après et c’est là que j’ai appris que son/mon ex/copain l’avait trompé avec moi. Je n’ai pas fait le choix de m’excuser parce que je l’ignorais à ce moment-là, malgré ses accusations. D’ailleurs, même si je l’avais su à l’époque, je ne m’en serais pas excusée pour autant. En y réfléchissant, que l’on propose à quelqu’un d’avoir une aventure ou non, la seule personne responsable c’est celle qui accepte en se sachant en couple. J’ai après coup discuté avec mon copain de l’époque, qui m’a d’ailleurs trompé aussi, et tout ce qu’il m’a dit c’est que dans sa tête c’était déjà fini avec cette fille, mais qu’il n’avait pas eu le courage de le lui dire. C’est la même excuse qu’il m’a sorti en faisant trainer notre histoire pendant 6 mois après avoir rencontré sa « maitresse ».

Ce que j’essaie de mettre en relief c’est que vos personnages auront des raisons d’agir comme ils le font. Leurs raisons leur sembleront justes, tout du moins valables. Dans ma novella, mes personnages ont aussi des raisons d’agir comme ils le font et leurs raisons leur paraissent tout à fait légitimes parce qu’elles sont incluses dans leur passé.

Si mon héroïne de novella accepte un homme infidèle, c’est parce que cela s’explique dans son passé, dans les relations qu’elle a vécu enfant, enfin dans celles de ses parents. Bonnie accepte cette situation parce qu’elle pense ne pas mériter mieux et qu’elle accepte de n’être qu’un objet de désirs. Si l’officielle est trompée, c’est aussi parce qu’elle choisit inconsciemment de l’être car elle a accepté cette relation en fonction de ce que l’homme apporterait à sa vie. Quant à l’homme s’il trompe sa femme avec Bonnie, c’est parce qu’il est convaincu qu’un homme qui réussit se doit d’avoir une maîtresse et de l’entretenir car ce sont les modèles qu’il a connu en grandissant, c’est ce qu’on lui a dit qu’il fallait faire pour être un « homme ».

Pour bâtir ses histoires, je suis allée fouiller au fond de mon histoire personnelle et des histoires/ragots de famille, pour essayer de comprendre mes personnages et de me comprendre également. Comprendre pourquoi j’acceptais l’infidélité, pourquoi je recherchais des partenaires infidèles inconsciemment. En tant qu’autrice c’est la première fois que je puise dans mon vécu pour parler de quelque chose avant autant de profondeur et de réflexions et cela rend l’histoire bien meilleure. C’était donc gagnant-gagnant de travailler sur ce Love Mindset, je regrette seulement d’avoir dû en arriver à cette action pour ouvrir les yeux. Cela m’a également permise de savoir exactement ce que je voulais pour l’avenir et comment mieux creuser mes personnages.

Sa vision du thème :

Vous l’aurez compris, le thème ce sont vos valeurs, vos idées sur les choses et le monde. Le thème il part de vous, de ce que vous croyez être vrai. De votre vision des choses. Seulement, pour avoir un thème fort, il faut explorer votre point de vue sur la question. Creuser. Comprendre d’où vient votre vision et faire le tour de la question pour ne pas demeurer à la surface. Allez au fond de vous-même.

Ce qu’il faut également c’est savoir pourquoi votre personnage, surtout vos personnages, agissent comme ils le vont.

  • Quelles sont leurs croyances sur le thème ? Quelles sont les vôtres ?
  • Qu’est-ce qu’ils pensent au quotidien sur le sujet ? Que pensez-vous ?
  • Quand un perso agit pourquoi interprètent ils les choses de la manière dont ils le font ? Quelles sont vos interprétations habituelles ?
  • Comment les personnages réagissent face au thème ? Et vous ?
  • Comment agissent-ils dans le bon/mauvais sens ? Et vous comment agissez-vous ?
  • Quels sont les résultats de tout cela ? Sont-ils satisfaits ? Quels résultats avez-vous en général ? En êtes-vous satisfait ?

Un bon point de vue ?

Il n’y a pas de bon point de vue, car cela est très personnel, que le point de vue c’est quelque chose qui se construit avec le temps, avec les croyances que l’on entretient, avec nos souffrances, notre passé. Ainsi votre point de vue est valable, quand bien même il ne serait pas le point de vue majoritaire de la société.

En réalité, à moins que vous ne défendiez des idées illégales et que vous ne prôniez de commettre des actes criminels, vous avez le droit de vous exprimer, du moins en France. Et encore, certains trouvent que l’histoire de Robin des Bois, le voleur qui vole aux riches pour donner aux pauvres est défendable. Certains défendent même le meurtre s’il est inclus dans la constitution d’un pays (peine de mort) alors que pour d’autres qu’importe les crimes chacun a le droit à une seconde chance et une peine de prison juste et équitable. D’autres défendent l’idée de mutilations génitales (castration chimiques voire physiques des pédophiles, mutilations génitales par conviction religieuses ou esthétiques) alors que pour certains aucune forme de mutilation ne devraient être permise. J’ai également des amis qui n’hésitent pas à affirmer qu’un « bon chasseur est un chasseur mort » et d’autres qui ont le permis de chasse. Pour certains la mort d’un foetus est un choix qui peut être fait jusqu’aux derniers jours de grossesse (les Pro Choice – certains extrémistes Pro Choice) pour d’autres c’est un crime qu’importe les raisons même si la vie de la mère est en jeu (Pro Life – les pro-life extrémistes). Dans ces exemples, il y a toujours un extrême et l’autre, et tout un panel de choix entre les deux.

Au final, il faut noter que tout le monde a ses raisons de croire en ce qu’il croit et notre travail en tant qu’auteur est, certes de partager notre vision du monde, mais de comprendre les raisons d’un extrême à l’autre et de voir tout ce qu’il se trouve entre les deux. Qu’importe votre point de vue, cherchez toujours les exceptions pour les comprendre. Explorer les idées opposées aux vôtres, car il y a fort à parier que si votre héros défends une thèse, votre antagoniste aura des raisons de ne pas y adhérer.

Admettons que votre thème soit l’avortement, tout ce qui suit n’est que théorique et ne révèle rien des opinions que vous pouvez avoir ou que j’ai. Si votre héros défends la thèse Pro-Choice, il y a fort à parier que votre antagoniste ne sera pas Pro-Choice lui aussi, sinon quel intérêt ? Si votre héros défend le choix, c’est certainement que vous aussi, mais quelles sont vos limites et celles de votre personnage ? Est-ce que vous défendez l’idée d’un avortement au stade embryonnaire ? Au stade fœtal jusqu’à viabilité ? Jusqu’à 8 mois ? Jusqu’à l’accouchement ? Cherchez les pourquoi ? Définissez les raisons de ce choix que vous faites pour que votre héros puisse lui aussi avoir des raisons de défendre ce choix. Maintenant, allez faire un tour dans la tête de l’antagoniste.. Pourquoi n’est-il pas d’accord? Est-ce qu’il n’est jamais d’accord ? Par exemple pour lui est-ce que même si la mère doit mourir, même si elle a, disons 12 ans, qu’elle a subi un inceste et que le foetus est incapable de vivre, c’est un crime ? Pourquoi ? Il est également possible qu’au cours de votre récit, vous ayez des personnages plus modérés ou plus extrêmes dans leur réflexion. C’est tout cela le thème. C’est votre voix et vos idées. Et même si vos lecteurs ne sont pas d’accord avec votre vision, et il y en aura qu’importe ce que vos idées, si vos personnages ont des raisons valables de croire ce qu’ils croient et de défendre leur point de vue, vos lecteurs passeront outre leur filtre pour suivre votre histoire.

Voilà ce que je pouvais dire sur le sujet du thème, c’était un très long article, j’espère qu’il aura été clair.

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